Déterminants sociaux et comportement sexuel à risque des étudiantes et étudiants dans les milieux universitaires en RDC
Mots-clés :
Comportement sexuel à risque, Déterminants sociaux, Milieux universitaires, ÉtudiantsRésumé
Introduction : la santé sexuelle et reproductive devient de plus en plus un problème de santé publique. En Afrique Subsaharienne, particulièrement en République Démocratique du Congo, les données disponibles révèlent une situation déplorable chez les adolescents et les jeunes, spécifiquement chez les élèves et les étudiants. Cette étude vise à faire le point sur les pratiques, les conduites sexuelles et reproductives, les connaissances des déterminants sociaux, les habitudes et la réception des messages en santé sexuelle et reproductive en vue de la réduction de la morbi – mortalité liée au comportement sexuel à risque en milieux universitaires, en assurant une sexualité plus sécurisante.
Méthodologie : Une étude multicentrique, transversale et analytique, portant sur 2142 étudiantes et étudiants a été menée au cours de l’année académique 2021 – 2022 dans les universités et instituts supérieurs de 5 principales villes de notre Pays (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma et Mbuji Mayi) sur base d’un critère à 5 facteurs pré – définis. un modèle de régression logistique a été construit pour identifier les déterminants sociaux associés au comportement sexuel à risque. Les odds ratio ajustés et leurs intervalles de confiance à 95 % ont permis d’évaluer la force des différentes associations recherchées.
Résultats : Le comportement sexuel est généralement à risque chez les étudiantes et étudiants indifféremment du type d’institutions universitaires, du milieu de provenance (urbaine, semi – urbain et rural), du lieu d’hébergement (à l’internat ou à l’externat) ainsi que des coutumes et de la religion. La tranche d’âge de 18 à 22 ans est la plus concernée, la morbidité liée comportement sexuel à risque est très élevée avec une forte prévalence pour les infections (60%), Trois types de déterminants sociaux ont été identifiés : socio – économiques (pauvreté, précocité des rapports sexuels, alcoolisme, tabagisme, partenaires occasionnels et multiples, usage des aphrodisiaques), académiques (harcèlement des enseignants, points sexuellement transmissibles et frais académiques sexuellement pris en charge) et audio – visuels en ce y compris les médias sociaux (exposition pornographique, adduction au sextape, homosexualité, films obscènes). Conclusion : Seule une sensibilisation continue en milieu universitaire pour une sexualité responsable, encadrée par un arsenal légal et réglementaire, contribuera drastiquement à la réduction de la morbidité inhérente à tout comportement sexuel à risque.